les petits orAges
l'Onyx rOse
L'onyx rose
Brigitte Fontaine (
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Flammarion
blEu de trAvail
C'était y a longtemps.
J'ai re-commandé Bleu de travail, j'ai reçu Bleu de travail, j'ai re-prêté Bleu de travail. J'ai offert Bleu de travail (c'était nécessaire), le mien, j'ai recommandé Bleu de travail (en plusieurs exemplaires).
J'ai offert les exemplaires, re-prêté le mien. Re-perdu, personne ne l'avait plus.
J'ai re-commandé Bleu de travail.
Qui n'existait plus. Livre épuisé, rupture de stock, en cours de réimpression.
...
C'était ma petite catastrophe à moi.
Trois fois, avec "mon" libraire, on l'a commandé puis recommandé puis re re commandé, la réimpression n'en finissait pas.
La semaine dernière, il y avait de la joie dans l'oeil de mon libraire, derrière le carreau de sa lunette... Il était arrivé.
Si tu savais comme je lui étais assortie !
Bleu de travail - Thomas Vinau
La fosse aux ours
le cAmp des autRes
"Le givre fait gueuler la lumière. Lorsqu'il a voulu ouvrir les yeux, sa paupière gauche était encore collée par le sang."
... ça commence...
"Il s'extirpe de son cocon d'épines, renfroque ses loques et crache un bon coup l'île de glaires, de fer et de sang qui flottait au fond de sa gorge."
...un peu plus loin, c'est comme ça que ça continue. Et je trouve ça beau. Vinau me ferait aimer le spectacle d'un match de boxe avec ses mots, de toutes manières.
"Ha cette enflure de père barrique de merde qui m'a soulevé comme un fagot pour écraser ma gueule contre les murs, je vois encore sa bouche tordue toute dégueulasse quand tu as fourré tes crocs dans son cul ! Ha ça tu lui en as mis une belle. Il a gueulé comme la truie de septembre."
"Entre les arbres une brume de printemps trempe le jour qui se lève. Il crache dans ses mains. Soulève puis porte de ses deux bras le corps blessé de la bête. Pas à pas il avance."
Je te laisse, je commence la page 17. Et je n'y suis plus personne.
C'est ce que j'écrivais le 11 septembre.
Le 16, je l'avais refermé, ça dansait et ça me palpitait dedans. Et j'écrivais ça :
Ce livre est chemin.
Les livres que j'ai lus, au changement de saison, se tiennent la main. Et c'est pas fait exprès. Neverland, Le camp des autres. Et Sirius est leur petit frère.
Je me sens bénie des dieux, ceux que tu veux ou d'autres, d'avoir appris à lire, d'avoir appris la coulée douce des lettres ensemble pour entendre leurs chants.
J'ai rencontré des livres-compagnons, qui font jambes, qui marquent. Et puis il y en a quelques uns, ils ne sont pas nombreux, trois-quatre albums et deux-trois romans, peu importe, qui sont mes livres préférés au monde. Le camp des autres, à la moitié du bouquin, en était déjà un.
Un livre préféré au monde.
"Dans le ventre sauvage d'une forêt, la nuit est un bordel sans nom. Une bataille veloutée, un vacarme qui n'en finit pas. Un capharnaüm de résine et de viande, de sang et de sexe, de terre et de mandibules. Là-haut la lune veille sur tout ça. Sa lumière morte ne perce pas partout mais donne aux yeux qui chassent des éclairs argentés. Gaspard est recroquevillé contre le chien. Á moitié recouvert par lui, il le serre dans ses bras trop courts. Le feu n'empêche pas d'avoir froid, le maintient dans un demi-sommeil parcouru de sursauts. Le feu n'empêche pas d'avoir peur, le monde entier autour d'eux grouille comme une pieuvre sombre. Le vent siffle, souffle, gémit, gonfle les buissons comme des poitrines et fait craquer les branches. On entend les insectes sous les écorces, les becs de rapaces qui fouillent dans les goitres égorgés, les petits os craquants sous les mâchoires des rongeurs. On dirait que c'est le sol tout entier qui bouge. Et au loin parfois, lorsque tout se calme, un hurlement éventre le vide noir qui les entoure. Il y a des loups, ou des hommes quelque part, qui se déchirent l'âme. Il y a des peines, des cris, des grognements tout autour qui givrent jusqu'à l'aube."
"La nuit a marché lentement sur ces corps abîmés. C'est long à traverser une nuit. Elle a pris son temps pour imbiber chaque parcelle du corps de l'enfant, chaque recoin de sa pensée malmenée d'une poisse sans lumière. Gaspard ne pense pas. Ou peu. Ou mal. C'est sa peur qui pense. C'est son ventre retourné."
"Ce qui devait mourir est mort. Le reste a patienté, mijoté dans l'absence et le silence couvé de la neige. Á présent, un petit monde tout neuf est là pour dévorer le jour. Avril tout cru, ou début mai. Une lumière jeune et vive traverse les couches du temps, descend de plus en plus bas, jusqu'aux premiers bourgeons cachés dans leurs plis. Les grouillances se déplient dans une danse immobile, l'ascension du vivant grimpe avec le jour. Le ciel fait des pirouettes."
"En s'approchant, on peut distinguer au niveau du sol, entre les repousses et les drageons, un tuyau à poêle qui sort de terre et laisse échapper par petites volutes régulières de la fumée. L'homme accélère le pas avec la légèreté de celui qui arrive chez lui. On comprend que sous ses pieds il y a un toit. Une maison enterrée sous ce qui ne semblait être qu'un tertre. Il tient sa besace dans la main gauche et s'aide de la droite pour se tenir aux troncs en dévalant la dernière pente. Entre deux rochers massifs qui tiennent lieu de gardien, une porte couverte de mousse."
"Ses derniers souvenirs sont ceux du Général qui dit Chante ma juive, et de cette femme aux yeux-serpent qui entonne dans une langue étrange un chant de braises et de nuit, de larmes et d'étoile orpheline, la plus belle chanson que Gaspard ait jamais entendue."
"La nuit donne un nouvel écho aux chants de la forêt. Les brames et les hululements prennent la matière que l'obscurité vole au jour, ils deviennent épais, solides, pointus. Les menaces changent de géographie. Les diurnes se tassent dans l'espoir de garder un peu de leur chaleur pendant que tout un nouveau monde se réveille pour faire grouiller la nuit. Ça attaque par en-dessous.Ça grignote. Ça bondit et accule. Ça surgit. Le soir, Gaspard traverse un nouveau pays au grappin de sa bougie. Il tente d'escalader les lettres et les signes. Suit d'un doigt hésitant des arabesques noires qui soudain prennent vie en dévoilant un sens. Ça l'ennuie et le fatigue. Il ne pense pas parvenir de l'autre côté mais il pressent le pouvoir que ce savoir suppose, il devine également la dimension sacrée qu'il revêt pour Jean-le-blanc alors il s'accroche. C'est pas plus dur que de curer le sol d'une écurie. Parfois lui prend l'envie de planter son poinçon et d'éventrer les livres. Tout est laborieux ici, mais tout semble tenir, droit et costaud, alors il persiste. Mais tout de même, pour une plante, une lettre, un mot, le temps que cela prend, la lutte contre soi que cela représente, de se confectionner quelque chose à savoir."
"La clarté que l'on nous refuse, nous la volerons avec le feu. Nous coiffons la nuit au poteau. Nous rallumons les nues. Nous sommes la suie qui ne mérite pas l'azur. Nous sommes la chair rouge des braises. La petite viande perdue. [...] Nous sommes les fauves en exil. Les apatrides. Les moins que chien."
"C'est vers l'automne précédent, celui de 1906, humide et froid comme la mousse des cimetières, que Gaspard avait entendu parler pour la première fois de la Caravane à Pépère."
Le camp des autres
de Thomas Vinau
chez Alma éditeur
tAnt que nous sOmmes vivants
Ce n'est pas un livre, c'est une rivière souterraine qui charrie la vie terreuse, ses élans archaïques et son aventure onirique, tout en-dessous.
Ça, c'est ce qui me saute à l'oeil et qui me parle au creux.
Il y a les mots, simples, humbles, choisis avec soin et qui, enfilés les uns aux autres, t'offrent un collier, une histoire juste et ciselée. Oui, voilà, c'est ça : c'est ciselé sans fioritures.
Et pour reprendre les mots que j'écrivais hier : "Quel rythme ! Chaque page est essentielle, chaque paragraphe amène, découvre, avance. Rien n'est superflu. Et pourtant il n'y a rien de dense, ce n'est pas touffu, rien d'essoufflant, de lourd. Il y a de l'errance mais jamais de désertion, aucun ennui, il y a des embûches, c'est truffé d'épreuves, et l'élan, toujours l'élan, profond, pas le saccadé excité. C'est de la crapahute avec tous les paysages qui vont avec."
Cette femme a l'écriture incroyable. Mais comment fait-elle ?!
Et tant pis si ça sonne comme du Cabrel, elle a dû vivre toutes les vies pour savoir si bien aujourd'hui.
"Cette absence le plongeait dans une épouvante si ancienne qu'il avait l'impression d'être sorti de son corps."
"Nous aussi, on va tomber, reprit-il. On aura des bosses et des bleus. Mais on trouvera le bon équilibre. Je crois qu'on peut s'aimer sans les mains, Hama."
Juste avant il racontait :
"Quand j'étais petit, dit-il, un garçon du village m'avait prêté son vélo. Je m'entraînais à en faire sans les mains. Je suis tombé pas mal de fois ! Mais finalement, j'ai compris comment garder l'équilibre, et j'y suis arrivé."
"Bo avait vu le jour dans une région sauvage, hérissée de forêts. Un pays d'herbes noires que le vent rabat sur la prairie. Où les fleuves servent de routes. Où les lacs suivent en tremblant la course des nuages. Une terre tatouée par les sabots des troupeaux, figée sous la glace de l'hiver et que chaque printemps éventre en milliers de ruisseaux."
"Tout se paye, trancha le patron du café. Par les temps qui courent, on ne peut pas se permettre de vouloir le bonheur.
[...] Depuis l'explosion, nous avions repris nos habitudes craintives : aux grandes joies de l'existence qui s'accompagnaient aussi de grandes peines, nos esprits paresseux préféraient le confort médiocre d'une vie sans risque."
"Un frisson monta le long de nos échines. Depuis que nous avions perdu confiance en nous, les vieilles croyances nous servaient de raisonnement et certains mots semaient la panique dans nos esprits rétrécis."
"Nostalgiques d'un temps idéal, nous voulions le jour sans la nuit, le soleil sans l'ombre, la vie sans la mort, le désir sans le risque, et Hama sans Bo."
"Aux vitrines des cafés, les rideaux de fer étaient baissés comme les paupières de quelqu'un qui a honte."
Tant que nous sommes vivants,
Anne-Laure Bondoux
Gallimard
siRius
biRd
Relire.
"Une carouge à épaulettes m'a tirée de mon hébétitude en me sifflant dessus d'un buisson à côté. Le plus silencieusement du monde, j'ai rebroussé chemin jusqu'à la route.
Je suis restée longtemps dehors à cueillir des quenouilles dans les fossés tandis que mon estomac se calmait, puis le ciel s'est encore assombri et le tonnerre a grondé à l'horizon. Alors seulement, je me suis dirigée vers la maison. Mes chaussures gorgées d'eau couinaient, mais j'étais apaisée et mon âme assez arrosée pour devenir grande."
p. 125
Bird - Crystal Chan
le dOmaine
Et Wolf fils de Hersh devint Willy
iCi çA vA
Ici ça va
initialement chez Alma éditeur
ici en collection 10/18
mOrdre la nEige
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jAn
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Et moi quand je lis ça, j'ai encore plus envie d'être instit', j'ai envie de courir à l'école et de commencer une journée, de laisser ouvert le carreau, de jouer à pioche-pioche-qu'est-ce-qu
Mais quand même quand je lis ça, j'ai envie de courir à l'école. Et d'essayer encore un tout petit peu.
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« Sauf si on touche à mon frère, alors là attention parce que je suis capable de tout ce qu'on ne peut pas imaginer ».
Et je rigole, parce qu'une fois, une toute petite fois, c'était il y a fort fort longtemps, y en a un, il a fait du mal à mon petit frère (je te raconte ma vie, ça t'embête pas?), y en a un, il a fait du mal à mon petit frère, le premier des trois que j'ai, et là soudain j'étais tigre et avec mes 32 kilos tout mouillés, je te lui ai cassé la margoulette au un qui lui avait fait du mal à mon petit frère, tellement qu'ils ont dû se mettre à trois pour me rattraper et me retenir.
C'était ma seule fois. Je me souviens bien de ce que ça m'avait fait en mon dedans la douleur qu'on lui avait causée.
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« […] mais j'ai calculé comme un éclair dans ma tête que si je cognais le petit, Ryan le caïd demanderait à tous ses potes esclaves de me tabasser pour venger son protégé alors j'ai préféré frapper le caïd direct dans son pif, parce qu'il était responsable de l'origine des insultes et que c'est préférable de régler un problème dans sa racine. »
Dans sa racine...
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« J'ai oublié de vous dire que je suis quelqu'un de très bavarde. Quand je commence à raconter un truc, ça m'emmène à parler d'une distorsion qui débouche sur une autre que je veux pas oublier de dire, alors ça éloigne du départ comme un arbre avec des branches qui se perdent dans les feuilles. »
Là je te dis rien, je me marre.
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« En cours de français, on a parlé du film qu'on avait vu l'autre jour, Les 400 coups. M. Boisseau nous a dit que le mec qui l'avait exécuté s'appelle François Truffaut – enfin plutôt il s'appelait, parce qu'il est mort depuis le XIXe siècle. C'est un film biographique : ça veut dire que c'est pratiquement la vie de François Truffaut qui est racontée en vrai. Il paraît qu'il était dernier de sa classe et ça m'a fait quelque chose d'apprendre ça, je ne pouvais pas m'imaginer qu'un dernier de la classe pouvait faire un film si bien. Malgré que c'est un vieux film d'époque en noir et blanc, on s'intéresse beaucoup à l'histoire d'Antoine Doinel parce que les choses n'ont pas tellement changé : on s'emmerde toujours autant que lui à l'école et c'est pas près de changer à mon avis. Pour le reste, Doinel a des problèmes avec ses parents, surtout sa mère, et ça ne changera jamais de ce côté-là non plus : les meilleurs parents du monde, ça n'existe pas et faut faire avec ceux qu'on a reçus. »
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« Je déteste cet endroit. Moi et mon frère, on restera pas ici, je vous le garantis sur ma peau. »
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« Rachid n'a rien répondu mais d'autres petites balances ont dit « c'est elle » en me montrant du doigt. Bon, il avait juste l'air con, avec ses crottes de nez de viande hachée, mais c'était pas bien méchant et ça lui ferait mal moins longtemps qu'un gros bleu qui en voit de toutes le couleurs sur le tibia. »
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« La juge a parlé à mon père du rapport de l'hôpital, comme quoi il avait des grammes dans le sang et le visage tout méfié, et elle lui a demandé qui c'était, l'origine des coups. »
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« Il devenait rouge et sa pomme d'Adam était dans tous ses états. »
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« Ça sert à rien de penser aux emmerdes avant qu'ils surviennent mais on ne décide pas toujours qu'est-ce qu'on pense, ça circuite dans la tête sans nous demander notre avis. Enfin, je sais pas pour vous mais pour moi, c'est comme ça. Même si je me force à faire venir une autre pensée en toute urgence, y en a des coriaces qui doublent pour revenir devant. Faut juste attendre que ça passe.
Je sais pas pourquoi je vous raconte tout ça. C'est rien. Je vais reprendre du poil de ma bête. »
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« Le sable était froid et ça m'a fait une chair de poule. »
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« Je me souviens qu'à la fin du film, Doinel court jusqu'à la mer et il marche dans l'eau avec ses chaussures. Puis on voit sa tête en gros plan et il nous regarde. On n'arrive pas à savoir s'il est content ou s'il est triste et ça se termine comme ça. Au foyer, je l'ai regardée plein de fois, cette fin. Quand il commence à courir sur le sable, ça me fait chialer à tous les coups, je sais pas pourquoi. »
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Jan
Claudine Desmarteau
éditions Thierry Magnier
Ça, c'est ce que j'avais écrit en mai de l'année passée.
En janvier de cette année, Claudine Desmarteau te lit un bout de Jan et en parle dans Le temps buissonnier, sur Inter.
Qui tOuche à mon cOrps je le tue
d'unE riVe à l'autRe
C'était hier, le premier album, le premier jour.
C'est l'histOire d'un pont qui n'existe pas encore.
D'un pont sur le point de. Sur le point deux.
"Là, cachée sous les chênes, ils avaient construit une cabane de branches et de fougères."
"Ils construisaient des châteaux d'écorces et des villages de mousse."
"Avec les pluies de l'automne, la rivière avait grossi."
"L'hiver venu, la rivière avait gelé."
"Le feu dans le cheminée barbouillait les murs d'ogres et de lutins terriblement remuants." [je crois que c'est ma phrase préférée]
et puis
"C'est vrai ça. Il suffit de se mettre à l'ouvrage, acquiesça son père."
et surtout
"- Pour votre "cousine", on ne dira rien vous savez.
Des cousines comme ça, tout le monde devrait en prendre soin par les temps qui courent."
...
pRendre soin, c'est un beau verbe non ?
Les illustrations sont de Natali Fortier, et ça ne t'étonnera pas non plus, tu commences à deviner, je crois, mon amour immense pour son travail. Un jour, je te raconterai. Comment je suis tombée dans ses images, puis dans ses mots, mes yeux qui se perdent sans jamais se lasser, parce que ses traits racontent des choses à l'infini.
Alors, tu vois, une association pareille, quelle aubaine !
Mes amis libraires m'ont murmuré (je ne pense pas trahir de secret) "Qu'est-ce que c'est beau ! C'est magnifique ! Et ça fait du bien, qu'est-ce que ça fait du bien à lire, là, aujourd'hui, dans nos heures actuelles"
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiFlVJfPab0AultA4aR1Xch8ItfD9-tIFoTmwadctM8KazFeEYzHY0DsLOva01JzGNyB9GMlpJ8dM30oX0sTCvmPVpMiD8t3bul28iCD_jvkupfZbihGUVgDo-T_KvK9FpyfO3Jm00lBHA6/s400/15781198_567323543392520_7661506630434469063_n.jpg)
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiOr0XQBIUL4cNB7eC83q9MFFb5r2olFTOMvqBpXQ6amQC_Zuhti3GGrzEmnrj2GO-JWyIdxa0rQ1ht2HTAfjcArq0tg1_9jt4kYszq6ahY08xFJedeU9KlY8vtKbN9WsVgH2vFkePAAL_G/s400/15826640_567323593392515_2549418675635894679_n.jpg)
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FPM
fEstival pErmanent des mOts
revue de la parOle contempOraine
Tu ne vois pas ça, toi ? Des mots aux accents truculents ou flemmards, des mots fatigués, des mots dégueulasses, des mots usés, des mots nouveaux-nés, ..., et ces incessants hérauts modernes qui les accueillent en leur giron, des paniers comme des filets à papillons, les pieds dans la gadoue souvent ?
Ça dit :
Ho imparato la pazienza
l'ho percorsa ai fianchi
strettinel tragitto alla bocca
C'est de Alessandro Brusa, c'est extrait de son recueil La Raccolta del Sale, et ça me fait sourire, parce que le lire dans sa langue, c'est exactement ce que ça me fait, une récolte de sel.
** l'ornithorynque à lunettes de Frédéric Déchaux
*** les Gens (qui m'ont conduite jusque là) de Christophe Sanchez (merci)
http://www.fepemos.com/
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Avec Tête-de-Mule.