"La cabane ne vaut rien. Tout le bois est pourri par l'eau et la vermine. Elle est remplie de matériel agonisant. De cuves et de bidons percés. De bouts de bois. De planches, de liteaux, de tasseaux. D'arrosoirs aux culs déchirés. De boîtes. De morceaux de moteurs. D'outils rouillés aux formes étranges et au fonctions oubliées. De pioches sans manche. De pelles tordues. De serre-joints. Une masse et toutes sortes de coins. Un clapier usé par l'acide des crottes de lapin. Une baignoire. Les deux mâchoires cyniques de pièges à loup rouillés. Une caisse à outils impossible à ouvrir. Une quantité infinie de clefs, de pinces, de tournevis et de lames de scie qui ornent un panneau en bois fixé au mur comme un tableau de chasse. Il faudra au moins refaire le toit et renforcer les cloisons. Mais toute la partie gauche est en verre et en Plexiglas. Ce devait être la serre d'hiver ou l'endroit privilégié pour faire germer le potager. Elle donne sur la pente et les berges de la rivière dont on ne distingue pas le relief pour l'instant. La perspective est obturée par les buissons. Tout est recouvert d'orties et de ronces. Mais j'entends la musique de l'eau."
Ici ça va
initialement chez Alma éditeur
ici en collection 10/18
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